En France, de nombreuses personnes diabétiques consultent régulièrement un pédicure-podologue pour surveiller l’évolution de l’état de leurs pieds, notamment en cas d’apparition de plaies. En effet, les complications podologiques sont fréquentes chez ces patients. Jusqu’à récemment, ces consultations chez le podologue n’étaient pas prises en charge par l’assurance maladie. Heureusement, depuis le mois de juillet de l’année dernière, tous les patients atteints de diabète peuvent bénéficier du remboursement de leur consultation annuelle chez un pédicure-podologue. Nous vous expliquons les détails.
Podologie et diabète : des soins nécessaires
Comme évoqué en début d’article, les complications au niveau des pieds sont très fréquentes chez les patients atteints d’un diabète. Dans l’Hexagone, on recense 10 000 cas de complications podologiques chaque année ; et elles constituent la première cause d’amputation des pieds si l’on met de côté les accidents. Pour limiter les risques, la prévention reste donc la meilleure solution. Et c’est bien pour cette raison que les diabétiques sont invités à faire suivre leurs membres inférieurs chez un pédicure podologue.
Lors du rendez-vous médical chez le médecin traitant ou le diabétologue, le patient peut être orienté chez un podologue si des lésions sont relevées au niveau des pieds et identifiées comme étant de grade 2 ou de grade 3. À noter que le médecin traitant peut être informé de la nécessité d’une prise en charge podologique par le pédicure-podologue.
Lors de la première consultation, ce dernier effectuera un bilan exhaustif de l’état des pieds. Cette évaluation permettra d’identifier les problèmes à un stade précoce afin de les traiter efficacement et prévenir leur aggravation. En gros, le podologue déterminera les mesures nécessaires pour maintenir la santé des membres inférieurs et prévenir d’éventuelles complications liées au diabète. Il peut proposer des soins de pédicurie, une élimination des callosités, un traitement des ongles incarnés ou encore, la confection d’orthèses plantaires sur mesure. Cela, afin de soulager la pression de certaines zones du pied.
Par ailleurs, la podologie ne se limite pas à la prescription de soins. Les spécialistes enseignent aux patients diabétiques les pratiques d’hygiène et de soin appropriées pour les pieds. Sans oublier l’importance de l’inspection quotidienne des membres inférieurs pour repérer toute anomalie.
Comme vous l’aurez constaté, les consultations en podologique sont essentielles pour les personnes atteintes de diabète. Souvent coûteuses, elles ne sont pas prises charge par l’assurance maladie. Mais ça, c’était avant.
Remboursement des soins podologiques : les nouvelles modalités
L’avenant signé en juillet 2023 entre l’Assurance maladie et les représentants des pédicures-podologues présente des avancées significatives ; notamment le remboursement d’une consultation annuelle chez le pédicure-podologue pour tous les patients diabétiques. Cet avenant, publié récemment au journal officiel, revêt une importance majeure dans la prévention des complications liées au diabète et vise à améliorer la qualité des soins prodigués aux patients.
Durant ladite consultation annuelle, le podologue passera en revue les antécédents podologiques du patient. Il évaluera ensuite son risque de développer des lésions et lui donnera des conseils personnalisés pour prévenir toute détérioration de l’état des pieds. Si, à la suite de cette évaluation, les lésions aux pieds du patient sont classées en grades 2 ou 3, le pédicure-podologue recommandera des traitements préventifs appropriés.
L’avenant précise que la prise en charge de ces soins podologiques par l’Assurance maladie est soumise à certaines limites. Les patients sont autorisés à recevoir un nombre maximum de séances de soins par an selon le grade de leur risque de lésions. Voici le plafonnement prévu :
- Grade 2: les patients de grade 2, présentant un risque intermédiaire, ont droit à un maximum de 5 séances de soins par an ;
- Grade 3 avec plaie en cours de cicatrisation: les patients à haut risque de grade 3 et présentant une plaie en cours de cicatrisation peuvent bénéficier d’un maximum de 8 séances de soins par an ;
- Grade 3 sans plaie en cours de cicatrisation: les patients à haut risque de grade 3, mais sans plaie en cours de cicatrisation recevront, eux, 6 séances de soins par an au maximum.
Rappelons que le nombre de soins maximum par an sera désormais couvert par l’assurance maladie.